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• Principe directeur

Le principe directeur de l’Education pour la Vie est une dynamique de prévention du SIDA basée sur l’éducation de la personne.
Cette éducation est fondée sur des valeurs humaines et spirituelles, communes aux convictions religieuses et humanistes des personnes. Education sexuelle ouverte aux problèmes d’aujourd’hui et à ceux du SIDA en particulier.

Le programme d’éducation pour la Vie comporte des spécificités :

    • Psychologiques
    • Anthropologiques
    • Sociologiques
    • Culturelles

     

  • Psychologiques

La méthode est fondée sur les techniques du Dr Gerard Egan visant à « aider les clients vivant des situations problématiques à gérer leurs problèmes » « grâce à une vie plus efficiente et au développement de ressources jusque là non- utilisées… » comme aussi de les aider à « améliorer leurs capacités de s’aider eux-mêmes dans leur vie quotidienne » ( « The skilled helper » G. Egan pp. 5-9).

  • Anthropologiques

Le programme comporte un processus orientant au besoin vers un changement de comportement en vue d’un style de vie nouveau affranchi de la dépendance ou de la compulsion désordonnée et rendant la personne à ses capacités d’action libre et responsable.

  • Sociologiques

Le Club Jeunesse Vivante offre un lieu de convivialité pour les jeunes ayant opté pour un nouveau style de vie incluant abstinence sexuelle avant le mariage et fidélité dans le couple.

  • Culturelles

Ce programme a été pensé en Afrique SubSaharienne et est adapté à la culture africaine, c’est là surtout qu’il est vécu.


• Historique

Trois évènements marquants

1. 1988 Kalungu, Masaka (Ouganda). Des étudiants interpellent Dr / Sr Kay Lawlor : « Si le changement de comportement est le moyen sûr de ne pas attraper le SIDA, alors montrez-nous comment faire pour changer ! » Ce choc éveilla en Kay l’intuition d’ appliquer la méthode Egan en l’adaptant à ces étudiants, tenant compte de leur culture et des valeurs qui fondent leurs vies.


2. 1991 Décembre, Dakar : Déclaration de Convictions d’un groupe d'étude préalable au Congrès Panafricain sur le SIDA : « Nous croyons que les individus et des communautés tout entières ont en elles la capacité de changer leurs attitudes et leurs comportements…C’est désormais un devoir de la reconnaître, d’y faire appel et de la soutenir » D’où élaboration d’un programme d’Education à la Vie à partir de l’intuition de Kay Lawlor.


3. 1993 Mengo-Kamwokya (Kampala). Des jeunes expriment le besoin d’une formation continue et d’une appartenance à un groupe : création du Youth Alive Club ( en français : Jeunesse Vivante).


• Description

L’outil privilégié de ce programme est la session d’Education pour la Vie. La session complète dure 6 jours se développant en trois étapes : regarder la vie autour de nous, considérer la possibilité d’un autre comportement, évaluer ses possibilités, décider. La démarche est interactive, étoffée de jeux de rôle, de chants et de données d’information. Aucun engagement n’est requis à ce stade, laissant à chacun(e) le loisir, une fois retourné dans son cadre de vie habituel d’évaluer d’abord ses capacités de changement, mais un accompagnement amical avec d’autres jeunes est proposé : le club. Des sessions plus courtes sont aussi prévues selon le temps disponible ( de quelques heures à un week-end)


• Efficacité

En Ouganda la méthode de l’Education pour la Vie se répandit très vite selon une variété de programmes basés sur l’ éducation de la personne et une possibilité d’ accompagnement par des amis ayant fait la même option. Les communautés locales, des groupes de jeunes de toutes confessions, les agences gouvernementales et surtout les écoles s’inspirèrent de ces programmes..
Bientôt des indicateurs d’attitudes commencèrent à démontrer qu’un changement était en train de s’opérer :ONUSIDA mentionne : « l’ âge moyen des premiers rapports sexuels chez les filles était passé de 15.9 ans en 1989 à 16.5 ans en 1995 » et aussi « un plus grand usage des préservatifs dans les rapports sexuels occasionnels ». Cependant « le facteur le plus important est le changement dans les comportements des jeunes enregistré durant ces années : un âge plus tardif des premières expériences sexuelles. » (Dr Asimwe-Okiror) . Ainsi la courbe de séroprévalence continua à fléchir avec les années pour en arriver de 14 % de la population sexuellement active en 1990 à 5 % fin 2001 (ONUSIDA confirmé par le Ministère Ougandais de la Santé et l’Institut Epidémiologique en Reproduction Humaine, Genève).
Surtout l’approche multisectorielle, la synergie des efforts de tous pour combattre le SIDA fut considérée comme le facteur décisif de succès, chacun œuvrant selon ses valeurs propres dans le respect des options mutuelles.
D’autres pays : Sénégal, Thaïlande, ont aussi connu des succès remarquables dans la prévention : à noter que là où il y a eu recul notable du SIDA on trouve à la base, soit une forte volonté politique soit une mobilisation de la communauté environnante à s’engager dans ce combat : village, région, nation, toute entière, décidant d’influer sur un changement de comportement.